dimanche 1 mars 2009

Bouge de là!

Après 3 semaines d'oisiveté à attendre que le gymnase et la piscine de l'hôtel soient complétés et nous permettent de bouger un peu - c'était supposé être fini après 2 semaines - mon collègue et moi-même avons décidé de nous abonner à un gym situé non loin de l'hôtel. En fait, sur la première photo de mon entrée précédente, il s'agit de l'immeuble avec des pics à droite. La photo a été prise de l'hôtel.

L'immeuble dans lequel se situe le gymnase date des belles années du communisme. Construit dans les années 70 dans un style futuriste, et probablement jamais trop entretenu depuis, l'immeuble tombe légèrement en ruines. Un poster géant d'un héros de la guerre, en tenu de milicien avec une grosse barbe bien noire, accueille le visiteur ébahi. Sur la porte, un vieux collant indique que les armes à feu sont interdites à l'intérieur. Charmante attention!

Un des terrains de sport a été converti en stationnement, pour la plus grande joie des automobilistes puisque, hormis les trottoirs, Prishtina n'offre pas beaucoup d'espace réservée à cette fins. Toujours est-il que cette conversion permet au visiteur avisé de s'installer confortablement dans les estrades pour observer les voitures immobiles. Les nombreuses Volkswagen, Mercedes et Audi les Ford, Toyota, Renault et Citroën ainsi que les quelque rares Porsche ou Alfa Romeo. La qualité des voitures détonne dans cet endroit où plusieurs murs ont de toute évidence connus des jours meilleurs. L'observateur externe (i.e. moi) peut d'ailleurs noter que l'état de certains murs (dont celui du fond, sur son côté droit) peut suggérer une détonation passée.


Le gym lui-même est très bien. Il possède facilement 60 machines et poids libres, des saunas, etc. Il y a même 2 massothérapeutes, mais il semble que la fille se soit fiancée et ne revient plus au travail, alors que le gars ne masse évidemment pas les gars.

L'entraînement intensif explique d'ailleurs pourquoi j'écris moins souvent, puisque nous allons au gym 5 fois par semaine, question de perdre ce que la bouffe local nous a généreusement donné depuis notre arrivée.

Le marketing du gym est très efficace, et suggère que lorsque nous serons parvenu à nos fins, une déesse viendra se blottir tout contre nous et appliquera un haltère contre nos Abs of Steels tout en prenant de son autre main un de nos Buns of Steels, probablement le droit selon la position de la dame en question. On peut d'ailleurs voir mon collègue poser fièrement devant la porte du gymnase, montrant sa satisfaction avant d'aller s'entraîner puisqu'il partira à la recherche de la fille qui a servi de modèle. Sa quête fut vaine.



Vendredi soir, nous sommes allés prendre un verre avec un autre consultant aux impôts, un Américain, qui a notamment visité l’Irak et l’Afghanistan dans le cadre de ses divers mandats en TI. Il nous racontait avec amusement que la majorité des expatriés locaux sont des gens pré retraités qui viennent ici « to roughen up » puisqu'il s'agit d'un pays éminemment dangereux. Ils touchent d'ailleurs une prime de « hardship » de 20%...

Hardship ? Vous avez dit hardship? Ma mission ici est de loin la plus confortable que j'ai fait depuis que j'ai commencé chez mon employeur actuel en 2005. Même hors de Prishtina, là où les troupes du KFOR continuent à assurer la paix, je n'ai jamais eu l'impression de quelconque danger.

Le principal danger auquel nous faisons face, à mon avis, est causé par ce que nous appelons les City Birds (prononcez le C comme Ch). Chaque soir, des milliers de gros oiseaux noirs viennent s'agglutiner dans les arbres de la ville. Le passage sous les branches de ces arbres est hautement risqué, puisqu'ils ont tendance à larguer leurs déjections sur la tête des passants sans méfiance ou insuffisamment rapide. J'ai d'ailleurs été l'une des pauvres victimes de ces terroristes de l'air, et j’ai dû nettoyer mon manteau pour enlever toute trace d’impact. Pour paraphraser le Far West, il n'y a que deux types de Prishtiniens: "The Quick and the Souillés ».

Si on fait abstraction de ces bombardiers aviaires qui font de nombreux « collateral damages », Prishtina est très bien. Depuis le lendemain de la fête de l’indépendance, où une vague de froid a amené entre 10 et 15 cm de neige (comme en témoigne les photos ci-dessus), la température s’est radoucie. Il fait maintenant beau soleil, la température oscille autour de 10 degrés et le printemps semble s’installer confortablement. Les cafés ont sorti leurs tables et leurs chaises - c'est fou comme la météo peut changer en peu de temps! D'ailleurs, je vous écris moi-même d'une terrasse...

Et on me dit qu'il fait -19 Celsius à Montréal?

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