mardi 19 mai 2009

L'intermède Croate

Rebonjour,

Bon bon bon je sais, je vous ai délaissé un brin durant les dernières semaines. J'ai par contre de bonnes excuses: j'ai été expédié en mission secrète à Zagreb pour 2 jours pour le bureau. J'en ai profité pour partir le vendredi soir et ainsi de profiter d'un weekend pour visiter la place.
Comme vous le savez, la Croatie est actuellement l'une des destinations les plus en vogues. Zagreb est une jolie petite ville européenne, avec sa haute ville, sa cathédrale, ses cafés, ses bars, ses terrasses, ses routes pavées, ses trams, ses Krishnas qui chantent "Hare Krishnas" à 2 pas de la station de train (ce qui a ramené moult souvenirs de Zak McCracken and the alien Mindbenders), entourés de marchands de casseaux de fraises, etc. et il parait que la côte est magnifique, surtout Dubrovnik qui est en voie de devenir une destination soleil par excellence au même titre que les îles grecques.

Lors de mon dernier passage à Montréal, on m'a dit que j'écrivais trop et que je ne mettais pas assez de photos. L'équivalent bloggiste du Sois belle et tais-toi. Voici donc, en rafale, quelques photos de Zagreb. Mes lecteurs de Facebook seront déçus vu que ce sont pas mal les mêmes.

Vue d'un parc dans le centre-ville de Zagreb



Cathédrale de Zagreb

Une église. On note l'oeuf de Pâques (2009) devant et les armoiries de Zagreb et de Croatie sur le toit de l'église (19e siècle)

Marché de Zagreb. Beaucoup de fruits et légumes, quelques marchands de dentelle

Le dernier weekend, mon collègue Patrick et moi sommes allés voir le Monastère orthodoxe de Gracavica (qui date du début du 14e siècle) et les grottes de Gadimé. Les deux sont à proximité de Prishtina. C'était fort intéressant. J'ai même pu ramener du Monastère un drapeau et de l'argent serbe (à ne pas montrer aux Kosovars! Oui frérot, je t'ai ramené quelques billets de 200 dinars) et une icône de St-Georges, le Saint Patron des jeux de rôles, et qui est une réplique d'une icône réelle du Patriarchat de Pèc (Peja), visitée quelques jours plus tôt. Les orthodoxes sont très forts sur les icônes. Voici quelques photos du Monastère et des grottes.

Église du monastère de Gracavica

Intérieur de la grotte de Gadimé

Stalactites en forme de gants...personnellement je trouve que ça ressemble plus à des pis de vache.


La semaine prochaine j'écrirai plus (au grand désespoir des sombres individus qui se reconnaîtront peut-être). En théorie, nous allons louer une voiture et aller visiter le Montenegro, question de pouvoir ajouter ce pays dans mon "Been there, done that" personnel.

dimanche 3 mai 2009

De retour!

Mirdita!

Après 5 semaines d'absence (ou de présence à la maison, dépendamment de l'angle que vous préférez), je suis de retour au Kosovo afin de continuer le projet ici - quand je veux faire le pompeux, je dit qu'il s'agit de bâtir l'infrastructure fiscale d'un pays en gestation, ce qui semble effectivement être d'une importance capitale dans l'Histoire du 21e siècle.

Après une semaine plutôt fraîche, le soleil a commencé à se montrer le museau et à réchauffer l'air de Prishtina. Il n'en a pas plus fallu pour que mon collège Zaher et moi décidions de sortir de la ville durant le weekend, et d'aller à Mirushe et à Peja. J'avais eu la chance de visiter très rapidement Peja avec un autre collègue en février.


Petit village sur la route vers Peja




Comment transporter un âne? Sur une charrette tirée par un cheval!

Mirushe

Mirushe n'est pas une ville mais plutôt le nom d'une rivière sur laquelle plusieurs cascades se succèdent. Un peu de trekking, quoi de mieux pour se délier les jambes courbaturées par trop de travail de bureau?

La route vers Mirushe est une route de terre. Terre? Boue est un mot beaucoup plus juste, puisqu'avec la fonte des neiges la route s'est transformée en rivière de boue. Le taxi ne pouvant aller très loin sans s'embourber, nous avons décidé de marcher la distance (environ 2 km). Après quelques minutes, mes nouveaux running se sont transformés en barres de bouette. Bon, au moins ce sera difficile de les salir davantage. Malgré quelques intersections, il n'y a pas d'indications pour se rendre jusqu'aux cascades...on y va au son, en essayant de rester le plus près possible de la rivière. Ça paye.

Les cascades sont très jolies. La première que nous rencontrons forme un bassin. Deux terrasses sont aménagées afin d'offrir aux visiteurs quelque rafraîchissement. Un local pêche tranquillement (y a-t-il des poissons dans ce coin reculé? J'ai mes doutes).


La deuxième cascade est difficilement accessible. On s'y rend en marchant à flanc de parois sur un chemin d'environ 30 cm de large, en s'agrippant comme on peut, qui à une saillie rocheuse, qui à une branche, qui à une racine, tout en essayant de faire fuir le serpent qui dort tranquillement à quelques pas. On peut voir sur la photo ci-dessous un couple d'anglais en train de descendre le chemin...bon ok, ils se sont arrêtés pour que je prenne la photo.



Tout se passe sans trop de pépins. Au retour, quelques jeunes filles nous sautent littéralement dessus en nous disant qu'ils sont perdus depuis 1h et veulent retrouver la route. Nous les escortons donc, avec le reste de leur groupe de High Schoolers de Prishtina, jusqu'à la route. Nous avons donc sauvé 13 jeunes kosovars d'une mort atroce et certaine en plein milieu d'une forêt hostile (ou à tout le moins sauvé d'une attente de quelques minutes supplémentaires jusqu'au passage d'autres visiteurs).

Peja

À Peja, notre objectif principal était la visite du Patriarcat de Pèc, le nom Serbe de Peja. Ce Patriarcat est en fait une église orthodoxe du 13e siècle qui servit de siège aux patriarches de l'église serbe, couplé à un monastère. Il est situé à la sortie de la Rugova et l'endroit est enchanteur. Malheureusement, les photos sont interdites.


Vallée de la Rugova

Pour y accéder, nous avons dû traverser le cordon de militaires italiens du KFOR qui protège la place. Militaires par ailleurs très sympathiques, puisque nous avons pu rigoler un peu avec une Sicilienne (je lui ai demandé, elle ne connait pas personnellement les Corleone) et un de Calabria, également dans le sud de l'Italie. C'est leur première assignation à l'étranger et étaient là depuis seulement trois jours.

Le Patriarcat est très intéressant, avec une multitude d'icônes chrétiennes et plusieurs tombeaux de saints et de patriarches vieux de plus de 700 ans (les tombeaux, pas les patriarches). Faire la visite avec Zaher, qui est un chrétien catholique baptisé orthodoxe très pratiquant, a été très intéressant puisqu'il a pu m'expliquer plusieurs aspects de l'orthodoxie que je ne connaissais pas.


En terminant, on m'a souvent demandé si je voyais des signes de la guerre de 1999. À Prishtina, les signes sont relativement rares, la majorité des maisons ayant été reconstruites sauf celles à proximité des bases militaires. Par contre, en région les signes sont plus nombreux, tel que cette église complètement détruite et jamais reconstruite, faute d'orthodoxes.


Gjithë të mirat!