lundi 1 juin 2009

L'expédition monténégrine

À cause d'une soumission tombée à un bien mauvais moment, mon collègue et moi dûmes décaler notre voyage au Monténégro d'une semaine, puisque nous avons dû travailler une bonne partie de la fin de semaine. Toutefois, nous avons pu profiter de ce fait pour quémander à notre employeur une journée off pour mieux profiter de notre visite, ce qui fut accepté par notre patron miséricordieux.

Nous sommes donc partis vendredi matin avec une voiture de location, un Nissan Terano 2005 qui avait fortement besoin d'un changement d'huile, vers le Monténégro. La distance à parcourir étant de 500 km, nous nous attendions à faire la route en 7 ou 8h.

La route traversant des montagnes de manière presque continuelle entre Pejä et la côte monténégrine, plus particulièrement Herceg Novi, sur la Baie de Kotor, où nous avions décidés de nous installer, la durée totale de notre promenade s'est plutôt avérée de 11h. Imaginez une route de campagne du Québec, sinueuse, généralement à flanc de montagne et faisant des S sans arrêt, et permettant une vitesse de pointe de 80 km/h mais plus généralement de 60. Long. Pourtant les distances sont courtes en ligne droite, mais il faut filer d'abord vers le nord et passer par Berane, puis encore vers le nord pour ensuite descendre le long de la rivière Tara (qui apparemment occupe le 2e plus long canyon au monde, après le Grand Canyon).


La route passe également par Podgorica, capitale du Monténégro de 150 000 habitants (le quart de la population du pays), puis descend en plus ou moins ligne droite vers la côte, traversant l'appendice du lac Skandar (ou Scudari en anglais) et atteignant ladite côte à mi-chemin entre Bar et Budva. Nous longeons ensuite la côte, toujours dans les montagnes, jusqu'à Tivat ou nous pouvons prendre un ferry pour ensuite atterir à Herceg Novi, à peine à 45 km de Dubrovnik en Croatie.


Église orthodoxe de Podgorica

Vue du côté monténégrin du lac Skandar

La route a donc occuper presque toute notre journée de vendredi. Samedi, nous avons pu nous promener le long de la Baie de Kotor, qui fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il est facile de comprendre pourquoi: les vues sont incroyables, avec les montagnes qui entourent presque complètement la baie et plongent littéralement dedans. Il y a à peine 100 mètres habitables sur le bord de l'eau, et malgré tout le littoral est constellé de villages magnifiques et rustiques.

Baie de Kotor, vu de la forteresse qui surplombe la ville de Kotor


Vue de la Baie de Kotor depuis le village de Perast


Nous avons pu également nous baigner un peu dans l'eau claire de la Baie, qui donne sur la mer Adriatique. L'eau était assez chaude pour être très confortable...suffisamment pour donner le goût de regarder le prix des terrains dans la région.



Bouche de la Baie de Kotor tentant de happer mon pied

Au retour, nous avons toutefois été arrêté à Podgorica par un policier. Mon collègue conduisait la voiture.

- Why didn't you stop at the cross? You had to stop there was a man on the cross.
- I'm really sorry officer, I didn't see him.
- Where are you going?
- To Prishtina
- I must give you a ticket. You have to come tomorrow to pay at the magistrate. Today it is closed.
- We can't. We have to go to work tomorrow. We can't drive another 8 hours to come to pay.
- I must give you the ticket. Why-o-why did you not stop?
- I'm sorry. Is there any other way to resolve this? Can't we pay you now so you can pay at the Magistrate with the receipt?
- You must give me your papers and your passports. What do you do in Kosovo?
- We're working at the Tax Administration.
(Pause)
- Come with me.

Sur ce, mon collègue descend de la voiture pour aller dans le véhicule de police. Ce qui s'est passé était tellement évident que je ne comprenais pas pourquoi ça prenait autant de temps pour que la transaction souterraine se fasse. Finalement, mon collègue a réussi à ne pas avoir le ticket (qui allait être donné pour une raison farfelue - le policier avait simplement vu notre plaque et comme le nombre de kosovars qui font du tourisme est limité, il a dû assumé que nous étions américains) et ne pas lui payer de bakshish (apparemment le fait que nous étions canadiens, donc un peu tatas et incapables de comprendre quand il faut corrompre un agent des forces de l'ordre, et que nous travaillions pour une administration des impôts lui a fait un peu peur). Il n'osait pas trop lui demander directement...
Finalement, il a simplement fait promettre à mon collègue de ne pas en parler, même à moi, parce qu'il allait perdre sa job. Vous pouvez constater que mon collègue s'est permis de m'en parler, et comme je n'ai rien promis à ce pauvre agent corrompu...enfin, mon collègue a quand même fait honneur à la réputation de notre firme, qui refuse de faire des bakshish pour obtenir des contrats.

Malgré tout, ça a été un voyage incroyable et vraiment trop court. Je reviendrais n'importe quand pour 2-3 semaines, et j'en profiterais pour faire la côte de la Croatie en même temps. C'est simplement trop beau pour ne pas être vu au moins une fois.

Pour ceux que ça intéresse, j'ai mis quelques photos supplémentaires sur ma page facebook.







mardi 19 mai 2009

L'intermède Croate

Rebonjour,

Bon bon bon je sais, je vous ai délaissé un brin durant les dernières semaines. J'ai par contre de bonnes excuses: j'ai été expédié en mission secrète à Zagreb pour 2 jours pour le bureau. J'en ai profité pour partir le vendredi soir et ainsi de profiter d'un weekend pour visiter la place.
Comme vous le savez, la Croatie est actuellement l'une des destinations les plus en vogues. Zagreb est une jolie petite ville européenne, avec sa haute ville, sa cathédrale, ses cafés, ses bars, ses terrasses, ses routes pavées, ses trams, ses Krishnas qui chantent "Hare Krishnas" à 2 pas de la station de train (ce qui a ramené moult souvenirs de Zak McCracken and the alien Mindbenders), entourés de marchands de casseaux de fraises, etc. et il parait que la côte est magnifique, surtout Dubrovnik qui est en voie de devenir une destination soleil par excellence au même titre que les îles grecques.

Lors de mon dernier passage à Montréal, on m'a dit que j'écrivais trop et que je ne mettais pas assez de photos. L'équivalent bloggiste du Sois belle et tais-toi. Voici donc, en rafale, quelques photos de Zagreb. Mes lecteurs de Facebook seront déçus vu que ce sont pas mal les mêmes.

Vue d'un parc dans le centre-ville de Zagreb



Cathédrale de Zagreb

Une église. On note l'oeuf de Pâques (2009) devant et les armoiries de Zagreb et de Croatie sur le toit de l'église (19e siècle)

Marché de Zagreb. Beaucoup de fruits et légumes, quelques marchands de dentelle

Le dernier weekend, mon collègue Patrick et moi sommes allés voir le Monastère orthodoxe de Gracavica (qui date du début du 14e siècle) et les grottes de Gadimé. Les deux sont à proximité de Prishtina. C'était fort intéressant. J'ai même pu ramener du Monastère un drapeau et de l'argent serbe (à ne pas montrer aux Kosovars! Oui frérot, je t'ai ramené quelques billets de 200 dinars) et une icône de St-Georges, le Saint Patron des jeux de rôles, et qui est une réplique d'une icône réelle du Patriarchat de Pèc (Peja), visitée quelques jours plus tôt. Les orthodoxes sont très forts sur les icônes. Voici quelques photos du Monastère et des grottes.

Église du monastère de Gracavica

Intérieur de la grotte de Gadimé

Stalactites en forme de gants...personnellement je trouve que ça ressemble plus à des pis de vache.


La semaine prochaine j'écrirai plus (au grand désespoir des sombres individus qui se reconnaîtront peut-être). En théorie, nous allons louer une voiture et aller visiter le Montenegro, question de pouvoir ajouter ce pays dans mon "Been there, done that" personnel.

dimanche 3 mai 2009

De retour!

Mirdita!

Après 5 semaines d'absence (ou de présence à la maison, dépendamment de l'angle que vous préférez), je suis de retour au Kosovo afin de continuer le projet ici - quand je veux faire le pompeux, je dit qu'il s'agit de bâtir l'infrastructure fiscale d'un pays en gestation, ce qui semble effectivement être d'une importance capitale dans l'Histoire du 21e siècle.

Après une semaine plutôt fraîche, le soleil a commencé à se montrer le museau et à réchauffer l'air de Prishtina. Il n'en a pas plus fallu pour que mon collège Zaher et moi décidions de sortir de la ville durant le weekend, et d'aller à Mirushe et à Peja. J'avais eu la chance de visiter très rapidement Peja avec un autre collègue en février.


Petit village sur la route vers Peja




Comment transporter un âne? Sur une charrette tirée par un cheval!

Mirushe

Mirushe n'est pas une ville mais plutôt le nom d'une rivière sur laquelle plusieurs cascades se succèdent. Un peu de trekking, quoi de mieux pour se délier les jambes courbaturées par trop de travail de bureau?

La route vers Mirushe est une route de terre. Terre? Boue est un mot beaucoup plus juste, puisqu'avec la fonte des neiges la route s'est transformée en rivière de boue. Le taxi ne pouvant aller très loin sans s'embourber, nous avons décidé de marcher la distance (environ 2 km). Après quelques minutes, mes nouveaux running se sont transformés en barres de bouette. Bon, au moins ce sera difficile de les salir davantage. Malgré quelques intersections, il n'y a pas d'indications pour se rendre jusqu'aux cascades...on y va au son, en essayant de rester le plus près possible de la rivière. Ça paye.

Les cascades sont très jolies. La première que nous rencontrons forme un bassin. Deux terrasses sont aménagées afin d'offrir aux visiteurs quelque rafraîchissement. Un local pêche tranquillement (y a-t-il des poissons dans ce coin reculé? J'ai mes doutes).


La deuxième cascade est difficilement accessible. On s'y rend en marchant à flanc de parois sur un chemin d'environ 30 cm de large, en s'agrippant comme on peut, qui à une saillie rocheuse, qui à une branche, qui à une racine, tout en essayant de faire fuir le serpent qui dort tranquillement à quelques pas. On peut voir sur la photo ci-dessous un couple d'anglais en train de descendre le chemin...bon ok, ils se sont arrêtés pour que je prenne la photo.



Tout se passe sans trop de pépins. Au retour, quelques jeunes filles nous sautent littéralement dessus en nous disant qu'ils sont perdus depuis 1h et veulent retrouver la route. Nous les escortons donc, avec le reste de leur groupe de High Schoolers de Prishtina, jusqu'à la route. Nous avons donc sauvé 13 jeunes kosovars d'une mort atroce et certaine en plein milieu d'une forêt hostile (ou à tout le moins sauvé d'une attente de quelques minutes supplémentaires jusqu'au passage d'autres visiteurs).

Peja

À Peja, notre objectif principal était la visite du Patriarcat de Pèc, le nom Serbe de Peja. Ce Patriarcat est en fait une église orthodoxe du 13e siècle qui servit de siège aux patriarches de l'église serbe, couplé à un monastère. Il est situé à la sortie de la Rugova et l'endroit est enchanteur. Malheureusement, les photos sont interdites.


Vallée de la Rugova

Pour y accéder, nous avons dû traverser le cordon de militaires italiens du KFOR qui protège la place. Militaires par ailleurs très sympathiques, puisque nous avons pu rigoler un peu avec une Sicilienne (je lui ai demandé, elle ne connait pas personnellement les Corleone) et un de Calabria, également dans le sud de l'Italie. C'est leur première assignation à l'étranger et étaient là depuis seulement trois jours.

Le Patriarcat est très intéressant, avec une multitude d'icônes chrétiennes et plusieurs tombeaux de saints et de patriarches vieux de plus de 700 ans (les tombeaux, pas les patriarches). Faire la visite avec Zaher, qui est un chrétien catholique baptisé orthodoxe très pratiquant, a été très intéressant puisqu'il a pu m'expliquer plusieurs aspects de l'orthodoxie que je ne connaissais pas.


En terminant, on m'a souvent demandé si je voyais des signes de la guerre de 1999. À Prishtina, les signes sont relativement rares, la majorité des maisons ayant été reconstruites sauf celles à proximité des bases militaires. Par contre, en région les signes sont plus nombreux, tel que cette église complètement détruite et jamais reconstruite, faute d'orthodoxes.


Gjithë të mirat!

lundi 16 mars 2009

Bac, u Kry!

Qui n'a jamais voulu mettre les pieds à Skopje? Voir les fameux champs de vignes qui s'étendent sur la landes macédonienne entre Gravsko et Veles? Déguster une Skopsko en regardant le soleil se coucher derrière les montagnes kosovares?



Je dois avouer qu'avant samedi, je faisais parti de ce groupe peu sélect, puisque je ne connaissais pas l'existence de Gravsko et de Veles, et encore moins de la Skopsko, une bière macédonienne au demeurant assez ordinaire...mais cela ne nous a pas empêché, mon collègue et moi, de quitter le confort relatif de Prishtina pour partir à l'aventure et visiter une partie de la Macédoine.

Notre premier choc fut bien sûr aux douanes, où il fallu exactement une heure pour faire le demi-kilomètre qui sépare la douane kosovare de la douane macédonienne alors qu'à peine une quinzaine de voiture nous précédait. Cela nous a permis de profiter de la vue imprenable sur la clôture et d'admirer un chiot apatride, pris qu'il était entre les deux États, déguster avec une voracité impressionnante un sac de plastique qui traînait sur le chemin.






Une fois passé ces douanes, nous avons roulé sur environ 150 km pour nous rendre à Stobi, près de Gravsko, qui est en fait une ville en ruines datant de l'Empire byzantin. Même si ce n'est rien de comparable avec les ruines qu'on peut trouver en Italie, c'était quand même intéressant de voir la grandeur des demeures de l'époque. Certaines colonnes sont quand même assez bien conservées.



Par la suite, nous sommes revenus sur nos pas pour arrêter à Skopje, la capitale de la Macédoine. Forte de ses 700 000 habitants, soit environ le triple de la population de Prishtina, cette ville ressemble fortement à l'image que l'on se fait d'une ville communiste - quelques bâtiments en ruines, architecture d'un goût douteux, etc. Il y a pourtant quelques points intéressants, tel que le vieux pont de pierre qui traverse la rivière qui traverse la ville, datant de 1430, ainsi que la vieille forteresse qui surplombe la cité et duquel nous avons une excellente vue sur les environs. Malheureusement, la forteresse est actuellement en rénovation puisqu'une partie de celui-ci importante est en ruine.




Parmi les éléments à voir, on compte également un aqueduc romain parait-il en bon état...je dis parait-il parce que notre chauffeur ne comprenant pas le concept d'un aqueduc s'obstinait à nous montrer le foutu pont de pierre qui traverse la rivière qui traverse la ville. Après plusieurs essais infructueux, nous avons décidé de revenir à Prishtina...il y a également quelques mosquées intéressantes, dont celle-ci prise depuis la porte principale de la forteresse de Skopje.




Il reste plusieurs sites qui semblent intéressants en Macédoine, tel que Heraklea, la ville la mieux préservée datant de l'Empire macédonien (du temps d'Alex ze great) ainsi qu'une grotte qui recèle des pétroglyphes préhistoriques.
Ce sera à visiter lors d'une prochaine mission, car ce weekend était notre dernier au Kosovo. Samedi prochain, nous reprendrons l'avion pour nous rendre d'abord à Vienne, où nous allons passer une nuit, puis prendre un vol vers Toronto pour 10 longues heures jusqu'à Toronto, pour enfin revenir sur Montréal et constater avec effroi que je n'ai pas prévu de me garder quoique ce soit pour déjeuner lundi matin....hé misère. Moman, peux-tu m'acheter un pain? Multigrain de préférence, c'est mieux pour ma régularité :).

Alors comme disent les locaux: Bac, u kry, ce qui signifie "C'est fini, mon frère"...dans les circonstances, je n'ai donc pas le choix de dédier cette entrée à mon frérot qui, d'ailleurs, a un excellent blog intitulé Les chroniques de Philippe. Amants de cocasseries, je vous le recommande chaudement en attendant ma prochaine mission!

Falemenderit!

samedi 7 mars 2009

Les relents du communisme, ou De l'art de la gestion des ressources humaines

Comme vous savez, le Kosovo est une ancienne province de la Serbie, elle même une ancienne République de la Yougoslavie (de son vrai nom Fédération des républiques Yougoslaves). Or, ce pays a longuement été communiste avant de tenter, comme tout bon pays communiste sauf Cuba, l'aventure capitaliste.
On pourrait s'attendre à ce que certains principes communistes, comme les droits des travailleurs, soient importants au Kosovo. Or, ce n'est pas le cas puisqu'il n'existe aucun code du travail. Même si au gouvernement ça semble être normal - travail de 8h à 16h, lundi au vendredi, il en va tout autrement dans l'entreprise privée.

Par exemple, le personnel de l'hôtel où nous sommes travaille 7 jours sur 7, 8h par jour, et n'ont pas de vacances annuelles. Je n'ai évidemment pas investigué leurs salaires, mais considérant que le salaire moyen est autour de 200 euros par mois, ce ne doit pas être terrible...mais bon, dans un pays où le taux de chômage avoisine les 40-45%, j'imagine qu'elles sont juste contentes d'avoir un emploi. D'un autre côté, ça enlève à des étudiants la possibilité de se trouver un emploi à temps partiel.
Ceci étant dit, aujourd'hui mon collègue et moi avons finalement trouvé le temps de faire un tour de la ville...il était temps, après 5 semaines!
Prishtina étant une petite ville (un peu plus petit que Québec), nous avons pu visiter presque tous les endroits intéressants en 4h. Nous aurions voulu visiter un parc qui semblait très bien, mais il commençait à faire plus froid et à pleuvoir légèrement alors nous avons abandonné l'idée...ce sera pour une prochaine mission j'imagine.

Nous avons donc pu visiter 2 musées nationaux - un ethnologique et un archéologique, et pu voir quelques mosquées et églises en chemin.

Voici la photo du héros national de la guerre contre les Serbes, qui est arboré fièrement sur la devanture du gym qui est dans un si bel état.



Voici probablement la plus grosses église de Prishtina. On peut se douter qu'elle ne voit plus de messes depuis quelque temps vu les barbelés qui remplacent la porte d'entrée. On a également noté que la cloche est désormais absente, et on soupçonne qu'elle a été vendue pour être fondue pour faire des canons de 12 livres, comme dans le temps de Napoléon (et non d'Eddie Shore, on se rappellera que dans son temps c'était du foil).



Ci-dessous, la pièce occupée par les hommes dans une maison typique albanaise. Les femmes n'y avaient évidemment pas accès. Celles-ci avaient leur propre pièce, partagée toutefois avec les enfants, qui occupait environ le tiers de l'espace de la pièce des hommes.


Enfin, voici des costumes typiques de mariage. On notera le revolver qui occupe une place de choix sur la hanche droite de l'homme, puisque la guerre entre les clans était assez permanente.

Nous avons également visité un marché local, où nous sommes arrivés de manière totalement fortuite. Contrairement au Sénégal, mis à part quelque porte-clé arborant le drapeau du Kosovo, il n'y a rien qui pourrait vraiment servir de souvenirs...beaucoup de produits chinois, évidemment, des fruits et légumes en quantité, etc. Il y avait même plusieurs vendeurs de fromage féta, qui présentaient leur produits de manière plus ou moins alléchante dans des grands seaux.


En terminant, je souhaite à toutes mes lectrices une très belle journée internationale de la femme! Oui, elle est célébrée au Kosovo, et tous les hommes offrent des cadeaux et des fleurs aux femmes... c'est donc devenu une mini St-Valentin.

On se revoit bientôt, puisque ma mission ici s'achève tranquillement.

dimanche 1 mars 2009

Bouge de là!

Après 3 semaines d'oisiveté à attendre que le gymnase et la piscine de l'hôtel soient complétés et nous permettent de bouger un peu - c'était supposé être fini après 2 semaines - mon collègue et moi-même avons décidé de nous abonner à un gym situé non loin de l'hôtel. En fait, sur la première photo de mon entrée précédente, il s'agit de l'immeuble avec des pics à droite. La photo a été prise de l'hôtel.

L'immeuble dans lequel se situe le gymnase date des belles années du communisme. Construit dans les années 70 dans un style futuriste, et probablement jamais trop entretenu depuis, l'immeuble tombe légèrement en ruines. Un poster géant d'un héros de la guerre, en tenu de milicien avec une grosse barbe bien noire, accueille le visiteur ébahi. Sur la porte, un vieux collant indique que les armes à feu sont interdites à l'intérieur. Charmante attention!

Un des terrains de sport a été converti en stationnement, pour la plus grande joie des automobilistes puisque, hormis les trottoirs, Prishtina n'offre pas beaucoup d'espace réservée à cette fins. Toujours est-il que cette conversion permet au visiteur avisé de s'installer confortablement dans les estrades pour observer les voitures immobiles. Les nombreuses Volkswagen, Mercedes et Audi les Ford, Toyota, Renault et Citroën ainsi que les quelque rares Porsche ou Alfa Romeo. La qualité des voitures détonne dans cet endroit où plusieurs murs ont de toute évidence connus des jours meilleurs. L'observateur externe (i.e. moi) peut d'ailleurs noter que l'état de certains murs (dont celui du fond, sur son côté droit) peut suggérer une détonation passée.


Le gym lui-même est très bien. Il possède facilement 60 machines et poids libres, des saunas, etc. Il y a même 2 massothérapeutes, mais il semble que la fille se soit fiancée et ne revient plus au travail, alors que le gars ne masse évidemment pas les gars.

L'entraînement intensif explique d'ailleurs pourquoi j'écris moins souvent, puisque nous allons au gym 5 fois par semaine, question de perdre ce que la bouffe local nous a généreusement donné depuis notre arrivée.

Le marketing du gym est très efficace, et suggère que lorsque nous serons parvenu à nos fins, une déesse viendra se blottir tout contre nous et appliquera un haltère contre nos Abs of Steels tout en prenant de son autre main un de nos Buns of Steels, probablement le droit selon la position de la dame en question. On peut d'ailleurs voir mon collègue poser fièrement devant la porte du gymnase, montrant sa satisfaction avant d'aller s'entraîner puisqu'il partira à la recherche de la fille qui a servi de modèle. Sa quête fut vaine.



Vendredi soir, nous sommes allés prendre un verre avec un autre consultant aux impôts, un Américain, qui a notamment visité l’Irak et l’Afghanistan dans le cadre de ses divers mandats en TI. Il nous racontait avec amusement que la majorité des expatriés locaux sont des gens pré retraités qui viennent ici « to roughen up » puisqu'il s'agit d'un pays éminemment dangereux. Ils touchent d'ailleurs une prime de « hardship » de 20%...

Hardship ? Vous avez dit hardship? Ma mission ici est de loin la plus confortable que j'ai fait depuis que j'ai commencé chez mon employeur actuel en 2005. Même hors de Prishtina, là où les troupes du KFOR continuent à assurer la paix, je n'ai jamais eu l'impression de quelconque danger.

Le principal danger auquel nous faisons face, à mon avis, est causé par ce que nous appelons les City Birds (prononcez le C comme Ch). Chaque soir, des milliers de gros oiseaux noirs viennent s'agglutiner dans les arbres de la ville. Le passage sous les branches de ces arbres est hautement risqué, puisqu'ils ont tendance à larguer leurs déjections sur la tête des passants sans méfiance ou insuffisamment rapide. J'ai d'ailleurs été l'une des pauvres victimes de ces terroristes de l'air, et j’ai dû nettoyer mon manteau pour enlever toute trace d’impact. Pour paraphraser le Far West, il n'y a que deux types de Prishtiniens: "The Quick and the Souillés ».

Si on fait abstraction de ces bombardiers aviaires qui font de nombreux « collateral damages », Prishtina est très bien. Depuis le lendemain de la fête de l’indépendance, où une vague de froid a amené entre 10 et 15 cm de neige (comme en témoigne les photos ci-dessus), la température s’est radoucie. Il fait maintenant beau soleil, la température oscille autour de 10 degrés et le printemps semble s’installer confortablement. Les cafés ont sorti leurs tables et leurs chaises - c'est fou comme la météo peut changer en peu de temps! D'ailleurs, je vous écris moi-même d'une terrasse...

Et on me dit qu'il fait -19 Celsius à Montréal?

mercredi 18 février 2009

Bonne fête Kosovo!

Ce moment de vie est dédié à Meriem, qui est si près mais à la fois si loin (snif!)

Et oui! Hier, 17 février 2009, le Kosovo fêtait son premier anniversaire de naissance. Nous avions la chance de faire partie de ce moment historique où le tout Prishtina est descendu Place de la Nena Teresa pour festoyer, danser, chanter, qui frappant sur des tambours, qui faisant éclater moult pétards à quelques mètres de la masse de passants qui ne sourcillent plus après 24h de festivités.


Partout, les drapeaux kosovars sont agités dans un ciel pour une fois bleu d'azur, quoique tacheté de moutons célestes, côtoyant ainsi les drapeaux albanais tout aussi nombreux, et quelques étendards américains drapent de leur tricoloriage les épaules exsangues de jeunes kosovars ébahis (ce passage est dédié à Céline, qui aime ça quand je fais semblant d'avoir quelconque talent lyrique - désolé Meriem, je t'enlève un paragraphe mais tu as droit à toutes les photos).

Les plus jeunes portent fièrement un pseudo sac de vidanges à l'effigie de leur drapeau national.

Pourquoi une prédominance aussi grande des drapeaux albanais et, dans une moindre mesure, du drapeau américain? Simplement parce que la majorité des kosovars est de souche albanaise, et un certain nombre d'entre eux ne rêve que d'une fédération avec Tirana. Le drapeau américain, quant à lui, est agité en remerciement à ce pays qui lui a permis l'accession à la souveraineté en le protégeant en grande partie des Serbes, et en reconnaissant l'existence du Kosovo. Évidemment, on peut penser que derrière cette politique se cache des raisons plus particulières, tel que faire de la peine à la Russie, alliée naturelle de la Serbie, sinon comment expliquer que l'Abkhazia dont je vous ai parlé antérieurement n'est pas reconnue?



En fin de soirée nous avons eu droit à de superbes feux d'artifice. Au départ, j'ai cru que c'était en mon honneur, mais non apparemment leur fête de l'indépendance est bien plus importante qu'un pauvre canadien qui travaille sur leur système de gestion des taxes.




Comme on dit au Mexique: Muy spectaculaaaaaaar! Et voici à quoi ressemblait le lendemain de veille de Prishtina...une gueule de bois météorologique.