lundi 1 juin 2009

L'expédition monténégrine

À cause d'une soumission tombée à un bien mauvais moment, mon collègue et moi dûmes décaler notre voyage au Monténégro d'une semaine, puisque nous avons dû travailler une bonne partie de la fin de semaine. Toutefois, nous avons pu profiter de ce fait pour quémander à notre employeur une journée off pour mieux profiter de notre visite, ce qui fut accepté par notre patron miséricordieux.

Nous sommes donc partis vendredi matin avec une voiture de location, un Nissan Terano 2005 qui avait fortement besoin d'un changement d'huile, vers le Monténégro. La distance à parcourir étant de 500 km, nous nous attendions à faire la route en 7 ou 8h.

La route traversant des montagnes de manière presque continuelle entre Pejä et la côte monténégrine, plus particulièrement Herceg Novi, sur la Baie de Kotor, où nous avions décidés de nous installer, la durée totale de notre promenade s'est plutôt avérée de 11h. Imaginez une route de campagne du Québec, sinueuse, généralement à flanc de montagne et faisant des S sans arrêt, et permettant une vitesse de pointe de 80 km/h mais plus généralement de 60. Long. Pourtant les distances sont courtes en ligne droite, mais il faut filer d'abord vers le nord et passer par Berane, puis encore vers le nord pour ensuite descendre le long de la rivière Tara (qui apparemment occupe le 2e plus long canyon au monde, après le Grand Canyon).


La route passe également par Podgorica, capitale du Monténégro de 150 000 habitants (le quart de la population du pays), puis descend en plus ou moins ligne droite vers la côte, traversant l'appendice du lac Skandar (ou Scudari en anglais) et atteignant ladite côte à mi-chemin entre Bar et Budva. Nous longeons ensuite la côte, toujours dans les montagnes, jusqu'à Tivat ou nous pouvons prendre un ferry pour ensuite atterir à Herceg Novi, à peine à 45 km de Dubrovnik en Croatie.


Église orthodoxe de Podgorica

Vue du côté monténégrin du lac Skandar

La route a donc occuper presque toute notre journée de vendredi. Samedi, nous avons pu nous promener le long de la Baie de Kotor, qui fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. Il est facile de comprendre pourquoi: les vues sont incroyables, avec les montagnes qui entourent presque complètement la baie et plongent littéralement dedans. Il y a à peine 100 mètres habitables sur le bord de l'eau, et malgré tout le littoral est constellé de villages magnifiques et rustiques.

Baie de Kotor, vu de la forteresse qui surplombe la ville de Kotor


Vue de la Baie de Kotor depuis le village de Perast


Nous avons pu également nous baigner un peu dans l'eau claire de la Baie, qui donne sur la mer Adriatique. L'eau était assez chaude pour être très confortable...suffisamment pour donner le goût de regarder le prix des terrains dans la région.



Bouche de la Baie de Kotor tentant de happer mon pied

Au retour, nous avons toutefois été arrêté à Podgorica par un policier. Mon collègue conduisait la voiture.

- Why didn't you stop at the cross? You had to stop there was a man on the cross.
- I'm really sorry officer, I didn't see him.
- Where are you going?
- To Prishtina
- I must give you a ticket. You have to come tomorrow to pay at the magistrate. Today it is closed.
- We can't. We have to go to work tomorrow. We can't drive another 8 hours to come to pay.
- I must give you the ticket. Why-o-why did you not stop?
- I'm sorry. Is there any other way to resolve this? Can't we pay you now so you can pay at the Magistrate with the receipt?
- You must give me your papers and your passports. What do you do in Kosovo?
- We're working at the Tax Administration.
(Pause)
- Come with me.

Sur ce, mon collègue descend de la voiture pour aller dans le véhicule de police. Ce qui s'est passé était tellement évident que je ne comprenais pas pourquoi ça prenait autant de temps pour que la transaction souterraine se fasse. Finalement, mon collègue a réussi à ne pas avoir le ticket (qui allait être donné pour une raison farfelue - le policier avait simplement vu notre plaque et comme le nombre de kosovars qui font du tourisme est limité, il a dû assumé que nous étions américains) et ne pas lui payer de bakshish (apparemment le fait que nous étions canadiens, donc un peu tatas et incapables de comprendre quand il faut corrompre un agent des forces de l'ordre, et que nous travaillions pour une administration des impôts lui a fait un peu peur). Il n'osait pas trop lui demander directement...
Finalement, il a simplement fait promettre à mon collègue de ne pas en parler, même à moi, parce qu'il allait perdre sa job. Vous pouvez constater que mon collègue s'est permis de m'en parler, et comme je n'ai rien promis à ce pauvre agent corrompu...enfin, mon collègue a quand même fait honneur à la réputation de notre firme, qui refuse de faire des bakshish pour obtenir des contrats.

Malgré tout, ça a été un voyage incroyable et vraiment trop court. Je reviendrais n'importe quand pour 2-3 semaines, et j'en profiterais pour faire la côte de la Croatie en même temps. C'est simplement trop beau pour ne pas être vu au moins une fois.

Pour ceux que ça intéresse, j'ai mis quelques photos supplémentaires sur ma page facebook.







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